Dépravation

Publié le par Reveur

Il y des moments où il faut savoir prendre une décision... Les petites choses qu’on tient toujours à l’écart sont souvent difficiles à vivre et on fait toujours semblant de ne pas prêter attention, et, on se rend compte très tardivement que c’était une pousse qui devrait pousser et.. qui a inévitablement poussé..
Alors ! Comment pouvoir contrôler ces évènement qui s’encombrent sans trop d’encombre et on est toujours emporté par le sentiment de ne plus avoir de place pour les beaux vrais sentiments et que la laideur qui nous entoure nous a confisqué la foi..
 
Depuis mon premier âge, j’étais conscient que la vie nous fait le jeu des dames, une case pour nous et une case nous emporte, une case nous sauve la vie et une case nous trahit.. Je cherchais toujours à me caser là ou je sentais l’espace m’appartenait et j’étais toujours prêt à fuir pour échapper à la pudeur des mauvais tours mais je tombais souvent au mauvais endroit et au mauvais moment..
Dire donc que la vie est belle,  ce n’est que répéter une chanson des gens impotents. Moi, je préfère les musiques sans paroles, dès lors, je peux coller les paroles qui vont avec et que je trouve convenables.
 
L’amitié m’était une obsession et elle n’a pas de figure, juste le sentiment qu’elle peut  combler le grand vide qui détruit mon âme. Mais j’avais perdu dès mon mariage de croire encore à une telle vertu, j’avais plutôt songé à une union hors norme mais les femmes sont toujours des femmes et je ne peux exiger une chose de différent. J’ai fini par admette la réalité d’une configuration unique que j’ai bel et bien hérité et que j’en étais forcé.
 
Tu étais calme, impassible et tu m’observais sans dire un mot. Ton regard cachait une mélancolie difficile à déchiffrer, ton visage rond d’où immergeait une sorte de morosité qui attirait déjà ma curiosité. Ta sœur m’a déjà parlé de toi, de ton intelligence mais elle ne m’a pas dit qui tu étais belle. Non seulement tu avais un corps séduisant et un visage charmant mais tu avais quelque chose de plus profond, de plus attrayant, quelque chose qui fait surgir le mystère d’une jeune fille différente. J’avais envie d’explorer ton univers mais une réticence m’empêchait, j’avais beaucoup d’estime à ta sœur et je ne voulais pas créer d’interférence et je me sentais un peu vieux pour intéresser une jeune fille fraîche comme toi.
Les premières discussions furent beaucoup intéressantes que je me livre malgré moi à la conquête de ce nouveau monde. Tu représentais le troisième millénaire et je faisais partie du vieux monde. Je connaissais beaucoup de fille de ton âge et elles avaient toutes l’air d’avoir l’âge de ma fille, je les trouvais tellement gamines que je me suis résolu au fait qu’il serait lamentable de dépasser les petits sourires de complaisance arrachés à ma concentration sur des choses plus importantes. D’ailleurs, je n’ai que l’informatique, pour tuer le temps vide, et la lecture que ta sœur vient de réveiller en moi. Je ne supportais pas les discours usés et les idioties déversées inévitablement des belles bouches des mômes. Je préférais ne pas m’y intéresser, je me sens loin, très loin de leur âge et leurs façons de penser et d’agir me dégoûtaient. Mais j’avais toujours de l’estime pour les filles intellectuelles et cela m’inspirait toujours. Pour toi, c’était ton orientation scientifique et ton excellence aux études. Cela signifierait que tu pourrais avoir des pensées différentes et cela m’enchanterait.
Autre chose te marquais déjà. Tu écrivais et, pour moi, une personne qui ose raconter ses idées dans des récits toujours considérés personnels, me ressemblait en quelque sorte ! En fait, on se sent vraiment seul qu’on ne pense pas qu’une autre personne pourrait nous partager nos convictions et nos expériences. On écrit presque pour soi-même quoiqu’on sache déjà ce qui se passe dans sa tête et ce qui va s’écouler de son crayon ! Alors, écrire ses choses personnelles pour ne jamais être lues par d’autres, ressortait du fait qu’on a toujours l’obsession de créer un clone de soi-même qu’on soit sûr qu’il aille apprécier même les plus égarées des divagations. Ce clone remplacera-t-il vraiment l’ami ?
 
Le 10 octobre et il est 20H42
Je viens de lire ce fichier.. J’ai écris ces propos en juillet et je ne sais pas pourquoi j’ai arrêté.. Maintenant trop de chose se sont déroulées et j’arrive bien à me rappeler du moindre détails de ton visage, de tes rires sublimes, des grains noirs sur tes paumelles, de tes cheveux noirs et denses, coupés carré comme pour me faire rappeler quelqu’un.. Et j’aime quand tu t’assois devant moi évitant mes regards bien que tes yeux dévoraient mon visage quand je traîne mes yeux ailleurs.. Nous discutions des choses et des choses et tu sentais la paix en ma compagnie.. Hier, quand j’ai revu tes « Déchirures », j’ai revu ton envie de te donner à une amitié que tu as longuement rêvé, espéré et tant aimé.. Tu avais besoin que je t’écoute comme je t’ai écouté au café Al Hana, au parc du passage et à travers les quelques messages échangés..
Un jour, tu m’as écris :
        Tu sais, quand tu me parles, je me sens encouragée et vivante.. Merci
 
Tu as toujours envie que je te parles.. Tu as toujours envie de me sentir proche de toi, aussi proche que tu ne puisses pas oser déterminer de quelle manière. Moi, je comprends bien tes envies toujours réprimées et quelle tourment de faire taire tes non..
J’arrive à sentir ton besoin que je sois l’ami qui est prêt à te sentir, l’ami qui est prêt à t’entendre sans te juger, qui peut supporter ta colère, tes déprimes, ta tristesse, tes malheurs.. Celui que tu peux, en sa présence, te sentir libérée de tous tes handicaps.. tu peux parler sans réticence, tu peux pleurer sans avoir peur de tes faiblesses, tu as besoin de lui pour qu’il reçoive tes larmes, les essuyer avec sa main douce, te prendre dans ses bras chauds, te serrer tendrement, te réconforter et te raconter une blague pour changer de sujet..
Moi aussi, j’ai besoin de cet ami.
 
Mais, tu manquais de confiance, Tu veux toujours paraître forte et tu souffres, être solide et tu souffres, être rigide et tu souffres, être sage et tu souffres, être intelligente et tu es vraiment malheureuse..
En fait, tu as peut être raison, cette notion d’ami n’existe nulle part.. C’est une silhouette que nous percevons quelque part, nous la concevons pour nous soulager, nous en rêvons pour avoir la force d’exister.
Tu m’as écrit une fois :
        N’oublie pas que Dieu est avec toi..
J’aurais voulu que ce dieu soit un simple ami. J’étais furieux, et tu n’as pas saisi le sens de ma colère.. Moi, je n’en rien au bon Dieu.. Je le dérange pas, il a neuf milliards de pauvres gens dont il doit veiller à leur assurer la vie et la bénédiction.. Je m’en veux à moi-même, j’ai toujours mal mené ma vie, j’ai toujours mal décidé de mon sort, j’ai toujours mal choisi mon chemin, mon passé, mes souvenirs, mes connaissances, mes amours, ma femme, mes enfants et tous les gens que je dois connaître.. C’est dur à vivre, alors comment pourrais-je te l’expliquer pour que tu ne me traites pas d’incroyant?? Et puis, croire à quoi ? Croire à qui ?? Et pourquoi devrais-je croire à quelque chose ou à quelqu’un ??
J’ai toujours voulu discuter avec toi d’une autre façon. J’admirais ton intelligence et je ne voulais pas gaspiller le peu de temps que j’arrache à mon emploi de temps toujours bouleversé pour discuter autrement et échapper pour une fois aux discours usées, aux concepts hérités, aux fanatisme infligé et ne plus sentir en toi que la compagnie d’une jeune fille séduisante qui juste appris un tout petit peu à lire et à écrire.. J’ai toujours détesté les filles standard, les femmes standard, les gens banalisés par une société dégradée et un système pourri.. Je songe toujours à une fille qui peut me fasciner par une liberté de pensée et de prévoyance..une fille qui diffère dans ses raisonnements et son caractère. Elle restera toujours avec son corps de fille qui fleurit en présence d’un homme dont elle a confiance, avec ses obsessions qui évoluent dans un espace vaste et démesuré et qui fait la différence même dans ses divagations..
 
Je me suis toujours posé la question pertinente : A quoi, un ami peut-il servir ?? On sait déjà bien à quoi servirait un collègue, un voisin, un parent, un conjoint..mais..un ami ??
Moi par exemple !! J’ai plein de collègues qui n’ont jamais servi à rien, je les ai fui, j’ai changé de job et je refuse aux nouveaux d’accéder à mon univers, je n’ai que les heures de travail à partager avec eux.
J’avais plein..d’amis..et qui n’ont jamais, eux aussi, servi à rien, sinon cette connaissance devenue en quelque sorte inévitable et qui m’encombre.
J’ai une femme, du moins en cher et en os, ses soixante quinze kilos m’étouffent, son esprit d’épouse m’étrangle, son existence légitime me rend la vie aussi difficile et je n’en peux rien, je ne veux plutôt pas m’en débarrasser, car le problème réside en moi et pas en elle.
J’ai conventionnellement une famille, avec qui je partage le nom, les affections, le salaire, quelques coups de téléphone et des visites chaque fois que mon budget le permet..
Et je cherche des amis.. plutôt des amies ??
En quoi peuvent-elles me servir ?? Et en quoi pourrais-je servir pour elles ??
 
Il est vrai que la présence de la femme m’a toujours manqué du moment que mon épouse n’a jamais su vaincre ce besoin en moi, et en tant que masculin, je ne peux plus échapper à cette forme de virilité et ce besoin instinctif que Dieu a semé en moi.. Mais à quelle présence songe-je ?? S’agit-il d’un besoin de physique ou d’esprit ??
C’est dur à définir sans que tu me soupçonnes. Moi, je n’ai jamais un problème avec mes obsessions, je suis tout à fait conscient de mes vrais besoins et de mes attentes..
Il serait toutefois toujours merveilleux de séduire une femme sans pourtant songer à la désirer, c’est une question de mise en évidence, de se sentir capable de détourner ses attentions au dépit des autres hommes plus beaux, plus élégants, plus instruits et plus riches que moi.. et voir passer dans mon imagination pour un moment le déchaînement de son affection pour moi..
Cela étant dit, le coté charnel n’a jamais été une dépravation pour moi.. Un corps de femme peut toujours séduire et invoquer un désir mais j’ai toujours lié dans ma culture le sensuel à l’émotion et du coup il m’est très difficile de désirer une femme sans que je puisse l’admettre émotionnellement.
Ce qui m’intéresse le plus chez une femme, c’est son être, son tout, et l’ergonomie d’être une femme conjuguée à une vraie intelligence et une conception évoluée de son affection pour savourer l’existence d’un homme, n’importe quelle définition d’homme pour oser affirmer qu’il la rassure par son juste existence dans sa vie.
A vrai dire, des tels hommes n’existent plus ou ne veulent plus exister.. Du coup, je peux tolérer la divergence de n’importe quelle femme qui a tant rêvé tout comme moi d’une notion facile à concevoir mais, hélas, difficile à vivre si jamais elle existait..
Femmes de corps ou femmes d’esprit, hommes de valeurs ou hommes subis, tous finissent par la même issu. On songe toujours à une union qui soulage et on finit toujours par accepter une union qui altère l’existence même et on ne peut plus s’en passer.
Alors, l’amitié avait toujours été une dérobade pour échapper au refus d’un patrimoine gravé dans nos gènes et notre infus.. Ce n’est qu’une conjoncture qui nous désengage de tout échec et nous offre un espace affranchi pour languir nos inhalations et vivre en quelque sorte dans l’impulsif une histoire qui peut déboucher, si le consentement le favorise, à une union hors norme offrant l’acquiescement  et le concorde.
  
Tu es peut-être fatiguée de me suivre !! Et trouves-tu mes propos un peu exorbitants et surabondants ? Tu aurais peut-être raison ! Ce sont des discours qu’on n’a pas l’habitude d’entreprendre en présence d’une fille, des idées qui m’ont toujours envoûté, des convictions que je trouve du mal à m’en débarrasser parce qu’elles me rendent la vie difficile. J’aurais voulu être comme monsieur tout le monde, jongler avec sa terminologie aberrante, montrer ses canines du moment qu’une poitrine affleure son visuel et vite courir à une scène de volupté..
Je ne cherche pas la différence, c’est parce que je suis tout simplement différent, et vois-tu, c’est cette différence qui me torture.
 
Avec toi, je me suis permis d’imaginer trouver cet espace où je ne serai plus obligé d’emprunter le visage officiel d’un garçon contemporain offrant son amitié et son charme à une jeune fille comme toi. Je me suis permis de plonger au-delà de mon visage toujours pensif pour déverser en ta présence mes malaises les plus cachées, mes maux chroniques et mes divagations.
 
 
 
 
Alors!!, chercher une amie ? C’est pourquoi au juste ??
J’ai toujours voulu avoir une femme amie !! Quelques uns ont voulu avoir des épouses. D’autres, des maîtresses et beaucoup n’ont rien voulu du tout, ils préféraient les pêches, les amandes, la Coca, la bière, les jeux de cartes, le foot, le presque tout ou le rien.. Moi, c’était toujours une femme amie !!
Les filles me fascinaient, j’admirais leurs corps et leurs poitrines, leurs visages tendres et leurs yeux fragiles.. C’étaient des fantasmes d’enfance dans une campagne qui interdisait de parler aux filles, de contempler leurs silhouettes qui passaient apporter de l’eau du puit lointain.. Ces fantasmes ont séjourné dans mon inconscient et ont évolué avec ma virilité que prenait maturité jour après jour.. Quand, j’ai suffisamment grandi, j’avais toujours imaginé qu’elles ont une âme vaporeuse, des sensations éthérées et des sentiments angéliques.. J’ai vécu mon unique amour ayant cette notion toujours à l’esprit et la voyant s’incarner dans ma fille..
Et quand j’ai touché à elle, tout s’est sublimé et plus aucune trace, ce n’était que des illusions rien d’autre.. Les filles sont bien des êtres vivants ayant une physionomie et une physiologie semblable à la mienne avec juste quelques différences.. Elles ont des corps bourgeonnés mais...vides, des esprits nuls, peu d’imaginations et une constipation mentale répugnante.. Elles pensent avec beaucoup de niaiserie, elles aiment avec toujours l’obsession de possession et elles raisonnent si maladroitement que leurs beaux corps se déforment cruellement et perdent leurs éclats et leurs sublimités..
J’aurais préféré retrouver tous mes rêves chez ma femme, j’aurais pu la chérir comme je l’ai voulu, mais elle a éteint, par ses manières de femme, ma volonté et condamné à jamais mon enthousiasme..
Ma femme ne représente pas forcement toute les femmes mais toutes les femmes ressemblent en quelques sortes à ma femme !! Je l’ai bien su un peu plus tard..
Ma notion de femme m’insiste toujours et m’empêche de m’adapter à cet environnement qui façonne mes jours et mes connaissances.. Je vois les filles passer avec des visages beaux et charmants, des corps séduisants, mais je vois toujours se refléter sur leurs visages cette naïveté qui m’empêche de les admirer. Et j’attends toujours venir une fille qui m’emporte.. Hélas, je n’ai plus assez de temps.
Y a-t-il donc, dans la vie, des choses plus intéressantes que les filles ??
A vrai dire, les femmes n’ont jamais été la seule raison de la vie, ce qu’on cherchait en elles, c’est aimer partager nos joies et nos souffrances avec.
Tu peux m’imaginer, assis à mon poste, tenir mon clavier picotant les touches et suivant mes mots qui s’écoulent à mon écran..des récits, des confessions, des errements..sur un arrière plan musical soigneusement choisi, des morceaux sélectionnés pour donner un air rassasié à mes instants.. Il serait plus émouvant de partager ces moments avec quelqu’un.
La vie n’est que des instants qui se succèdent et qu’on est obligé de partager avec beaucoup de monde mais c’est rarement qu’on à le choix de choisir notre compagnon. Trouver un ami alors, c’est, restituer en lui tout ce qu’on a envie quand tout est confisqué.

Publié dans Lettres à une amie

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