J'ai envie de te croire..

Publié le par Reveur

13 novembre et il est 00H04’,,
Je reviens toujours à ce fichier, je relie les dernières séquences et je trouve que j’ai tout dit..
Ma musique de nuit, et tes messages que j’avais le soin d’enregistrer me font toujours pensé à une journée où je peux te kidnapper et t’emporter loin du quotidien de chaque jour..
Mais qu’est-ce qui m’a poussé à t’écrire ce message que tu as reçu froidement avec un triste appel ?
J’avais vraiment envie de te voir et je n’ai aucune idée sur les endroits où nous pourrions aller ou les discours que nous aborderions, juste ta compagnie sur une plage déserte, nous pourrions marcher sur le sable mouillé, respirer la fraîcheur de la mer et contempler ensemble les vagues qui racontent l’histoire du temps qui passe où les gens naissaient et mourraient tout le temps et le temps qui ne les a jamais attendu.
 
Pendant mes nuits, mes longues nuits, je n’avais que mon poste qui jouait pour moi mes sax préférés et mes guitares volatiles, je dégustait une musique qui m’aide à oublier ma solitude et le désespoir qu’une personne pourrait me partager cet univers restreint et simple.. un poste au milieu d’une chambre obscurci, juste la lumière qui venait de l’abat-jour de la rue et qui éclairait le lit mal arrangé, une table basse où s’entassaient des choses et le reste de mon dîner, le cendrier plein des mégouts, je fume trop ces derniers temps. Tu disais toujours qu’il fallait que j’arrête de fumer et que je devrais prendre soin de moi..
Des simples dires qui m’ont toujours fait plaisir et qui me manquent cette heure-ci. Je viens de t’envoyer un message et j’ai repris celle que tu m’as envoyé le 28 juillet à 11 :23 :10. Et un silence qui vient s’ajouter. Je ne sais pas si tu as reçu mon message, j’ai vérifié, tu fermais ton portable mais le serveur te l’envoiera dès que tu l’ouvriras. Que vas-tu penser ? Des errements d’été ?? Tu vas sûrement détesté cet été.
Tu sais, Quand je parcours tes messages que j’avais l’habitude de les enregistrer, je sens que tu manquais d’amour et de tendresse tout comme moi d’ailleurs, et tu espères comme moi trouver l’amour et la tendresse.. On a tous, le droit de rêver. Les rêves, ce sont les choses les plus simples qu’on peut espérer faire et que personne ne peut nous les confisquer.
Tu aimais que je te parle et tu aimais mes messages et mes lettres. Tu as dit dans l’un de tes messages : « Tu sais, quand tu me parles, je me sens encouragée et vivante... » Mais..je ne sais pas pourquoi est-ce j’ai toujours cette incrédulité. J’ai envie de te croire et je n’arrive pas à empoigner ce sentiment d’être déconcerté.. Je te plaisais, certes, mais tu es confuse. Tu as besoin d’un ami qui peut t’épargner d’être amoureuse de lui et tu as envie d’aimer quelqu’un qui peut être vraiment ton ami. Tu es perplexe et tu souffrais d’être la jeune fille délaissé et gobée par une conjoncture sociale qui te rend la vie de plus en plus difficile. Tes vingt quatre ans t’effrayaient et tu songeais que tu vas vieillir dans quelques années, tu n’as pas saisi ta jeunesse et tu n’as plus le temps de rattraper l’age de dix huit ans de jeune fille qui découvre la sublimité d’un age fleuri et d’un corps qui se dessine merveilleusement et une somptuosité de peau fraîche et de poitrine bourgeonné et qui tu n’avais pas le temps de déguster, le temps qui s’est écoulé sans avoir le temps de te laisser admirée par un amour ou un ami.
Tu sais.. Ce qui fait de toi une fille, ce n’est certainement pas juste ton corps de fille, mais aussi, tes hormones et tes gènes féminines où sont programmés mille et une chose qui ont fait de toi cette belle créature qui n’a pas le temps de saisir qu’elle belle.
Quand je relie tes déchirures, je me rend compte qu’il y a au-delà des mots, une humeur de fille qui regorge de sensations altérées par la rudesse d’une vie peu prodigue, Tu as fait de l’intelligence une arme pour combattre ta faiblesse de fille et de la religion un refuge où tu peux défier tes envies et tes désirs.. Pour une fois, tu as trouvé en moi un visage où tu as pu expectoré ta colère.. C’était un mélange de défi et de confiance. Tu as cru pour un moment en moi et tu avais toujours peur que tu vas perdre un jour cet espoir qui est venu de nulle part et qui va partir un jour sans prévenir
Pendant tout l’été, tu as savouré de veiller tard comme moi, tu as aimé chiffrer mon numéro et tu as attendu que mon nom s’affiche sur ton écran pour qu’un large sourire se dessine sur tes lèvres et tu savourais ce sourire comme c’était un doux baiser.. C’était un sentiment suave qui ressemblait à une brève pensée qui nous passe, comme ça, par la tête, et nous demeurons pour quelques instants pris, le regard nulle part et les paroles des gens qui nous entourent ressemblaient à un fond sonore incompris, juste le retour qui nous rappelle la réalité que nous avons voyagé et que personne ne s’est rendu compte de notre virée..
Et pendant les nuits d’été où le sommeil t’a fui, tu m’as visité et tu m’as vu me noyer dans le désordre qui m’entoure et la fumée de mon tabac qui polluait l’atmosphère de ma chambre, tu as été ébranlée par mes musiques et le gisement du ventilateur de mon poste si patient pour supporter mes supplices et mes calvaires. Et quand tu revenais à ton lit, tu attendais toujours un message ou un appel. Tu ouvres le journal et tu admirais l’heure d’envoi qui indiquait un beau zéro à gauche. Il veille toujours tard et il a pensé à moi à une heure pareille : je fais partie de son univers et de ses pensées au moins pour un moment.
Et sur ton lit, tu ne peux pas t’empêcher de te sentir cette fille qui a droit aux rêves.. Et tu rêvais d’un homme qui peut me ressembler. Un homme qui te prend dans ses bras, met une musique pour toi qui ressemble à mes musiques et écris pour toi des choses qui ressemblent à mes récits.. Un homme qui peut chanter pour toi et dire des mots qui te rendent heureuse.. tu t’envolais à travers la fumée de son tabac et tu te posais sur sa tasse pour que ses lèvres effleurent ta peau quand il goûte à son nescafé.. Sur ton lit, tu saisie la sublimité de ton corps et tu admire cette physionomie qui te donne l’ardeur d’un relief somptueusement esquissé et qui doit être dédié un jour à un homme qui doit te plaire et que tu dois aimer..

Publié dans Lettres à une amie

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